Ses frontières sont restées
longtemps
absentes de la plupart des cartes géopolitiques modernes. Il
faut être un passionné d'histoire coloniale
italienne ou
un spécialiste de la Corne de l'Afrique pour situer ce pays
d'un
premier coup d'oeil. Il a pourtant pris le nom grec de cette mer
couleur sang dont il est l'une des rives.
Son sol a servi la conquête des uns et la
reconquête des
autres. Egyptiens, Italiens, Britanniques et Ethiopiens en ont fait une
colonie ou une province. Son peuple s'est battu pendant 30 ans pour
qu'enfin il puisse décider seul de sa destinée.
Après 7 années de paix, l'Erythrée
s'est
enlisée dans une guerre absurde qui l'oppose de nouveau
à
l'Ethiopie. L'enjeu? quelques lopins de terre contestés le
long
d'un tracé frontalier datant du début du
siècle.
Quelques semaines avant la reprise des hostilités rien dans
les
rues d'Asmara ou de Massawa ne laissait envisager une telle
dégradation des relations entre compagnons d'arme d'hier
unis
contre le régime de Mengistu. Edifices en ruine,
cimetières de tanks, familles meurtries...
témoignaient
encore de la violence des combats d'une guerre trop longue qui avait
pris fin en 1991. Le quotidien des érythréens
semblait
alors promis à une avenir meilleur - regard sur les derniers
moments de paix en Erythrée- .
© Jean-Luc Barbier